Culture
 
 

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publiée le 06/06/2002

 

Décentralisation culturelle : des compétences élargies, des responsabilités accrues

Les lois de décentralisation définissent les compétences des collectivités territoriales en matière culturelle, répartissant les attributions et les prérogatives entre les différents niveaux de territorialité. Ces compétences, obligatoires ou optionnelles, demeurent peu nombreuses mais sont encadrées par quantité de dispositions législatives plus récentes.

Des obligations à géométrie variable

Les lois de 1983 ont transféré un certain nombre de compétences aux collectivités territoriales, notamment en matière culturelle. Si certaines possèdent un caractère obligatoire, maintenant ainsi la continuité des missions de l’Etat, d’autres, en revanche, relèvent du choix optionnel des collectivités.
Parmi les compétences culturelles obligatoires dévolues aux collectivités locales, on retrouve l’action culturelle institutionnelle : la protection du patrimoine (services départementaux des archives) et la diffusion du livre et de la lecture (bibliothèques départementales et municipales de prêt).
Les compétences optionnelles portant obligation sont essentiellement les enseignements artistiques (conservatoires de musique et écoles des beaux-arts). La collectivité n’est pas obligée de créer un tel équipement, mais si elle le fait, elle devra alors en assumer les contraintes légales.
La répartition de ces compétences entre chaque niveau de territorialité découle de la mission générale assignée : répondre à la demande de la population. Or, devant l’explosion de cette demande durant les vingt dernières années, les collectivités sont passées d’une logique de blocs de compétences à celle d’un partage tous azimuts.

Un transfert encadré

En transférant ces compétences en matière culturelle, l’Etat a pris soin de définir très précisément ce qu’il attendait des collectivités territoriales. Chacun des domaines concernés fait l’objet d’un ensemble de dispositions législatives encadrant ces activités. Par exemple, archives, bibliothèques et musées relèvent de la loi du 22 juillet 1983 sur la répartition des compétences et de la loi du 3 janvier 1979 sur les archives. Ces lois ont par ailleurs été complétées en 1992 et 1993. Enfin, en janvier 2002, de nouvelles dispositions viennent encadrer les missions des musées de France.
Directives budgétaires et dispositions diverses achèvent de définir le champ d’intervention des collectivités. Dans ce cadre, la marge de man½uvre devient restreinte. Cela pose bien évidemment des difficultés lorsqu’il s’agit de faire évoluer les structures, d’y intégrer recherches et innovations ou d’en accroître la proximité. Cela tend également à faire évoluer les innovations vers les domaines non obligatoires ou encore à multiplier les conventions et protocoles particuliers entre collectivités et Etat.
Ces situations nécessitent une clarification et l’ajustement des compétences aux réalités des pratiques des collectivités. C’est l’un des défis que les protocoles de décentralisation pourraient avoir à relever en s’appuyant, par exemple, sur le schéma des services collectifs culturels, lequel met en relation Directions régionales de l’action culturelle (DRAC) et collectivités dans le cadre de la loi d’orientation sur l’aménagement du territoire de juin 1999.

 

Repères :

Les protocoles de décentralisation culturelle ont pour objectif de clarifier la place et le rôle des collectivités publiqueset d’initierun nouveau partage de responsabilités entre l'Etat et les collectivités territoriales dans les domaines du patrimoine et des enseignements artistiques.
D’une durée de trois ans, ces réflexions partagées mobilisent tous les acteurs concernés par les domaines d’intervention culturelle visés. Les protocoles mis en place sont évalués et doivent dégager à terme de nouvelles modalités de fonctionnement et une nouvelle répartition des compétences. Sept protocoles on été signés en 2001 avec des départements ou des régions, ils concernent essentiellement le patrimoine. D’autres devraient suivre en 2002.
Outre les moyens déconcentrés du ministère de la Culture et de la Communication, une enveloppe spécifique de 2,3 millions d’euros leur est consacrée.

José Monplet / Ubiqus Content pour Localtis, mars 2002

 

 

 

Aller plus loin sur le web :

 

La loi du 7 janvier 1983 relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l'Etat

http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/MCEAH.htm

 

La loi du 22 juillet 1983 relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l'Etat

http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/MCEAI.htm

 

Les protocoles de décentralisation culturelle

http://www.culture.fr/culture/actualites/politique/protocole-decentralisation/intro.htm

 

publiée le 06/06/2002

 

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