La typographie
Issue d'anciennes méthodes de composition et de techniques d'impression, la typographie sert aujourd'hui à valoriser un texte, en exploitant le dessin de la lettre ainsi que sa mise en page. Un vocabulaire précis, hérité de la tradition, est encore utilisé par les divers intervenants de la chaîne graphique. La connaissance des termes les plus courants est indispensable au dialogue professionnel dans le cadre de travaux d'édition et d'impression.
Les termes usuels de la typographie
La typographie sert à promouvoir un texte par des options visuelles appropriées. Le caractère est un signe typographique. Il désigne le dessin de la lettre et ses caractéristiques. La graisse correspond à l'épaisseur du trait de la police, qui lui donne un aspect général : léger, maigre, demi-maigre, gras, etc. L'ensemble des lettres et des signes qui composent un caractère dans une graisse et une largeur définies s'appelle une police de caractères. Le corps est la hauteur totale du caractère. Il s'exprime en points dans toute l'Europe.Au sein d'une même police, il est possible de jouer sur plusieurs paramètres pour la mise en forme : l'approche, l'interlignage ou la justification. L'espace moyen entre chaque caractère, ou l'approche, est modifiable à loisir. L'interlignage entre les lignes d'un texte vient agrémenter la lecture. Il est recommandé d'utiliser un interlignage supérieur à celui du corps de caractère : 13 points pour un corps 11, par exemple. Enfin, la composition justifiée d'un texte est alignée à droite comme à gauche. Les lignes ont toutes la même longueur, sauf en fin de paragraphe. Les coupures de mots sont possibles, si elles sont maîtrisées et limitées au nombre de trois à la suite. La composition en alinéa est également justifiée, mais le début de chaque paragraphe est indiqué par un renforcement d'une valeur constante. La composition au fer à gauche - ou texte en drapeau - procède à l'alignement de toutes les lignes à gauche et les achève au plus près de la justification maximale, à droite, sans césure de mots. La composition au fer à droite est alignée sur la droite. Enfin, la composition en gris typographique attribue au texte la possibilité d'épouser à distance constante la forme d'une illustration, de formes géométriques ou détourées.
Aperçu des différentes familles de polices de caractères
La classification adoptée par l'Association typographique internationale en 1962 comporte onze familles distinctes de polices de caractères. Les humanes sont dérivées des caractères créés par Gutenberg, sorte de gothique se rapprochant de l'écriture manuelle de l'époque. Ils regroupent la police Carolina, Centaur, Poetica, etc. Les garaldes sont des adaptations de modèles italiens réalisés au 16e siècle. Claude Garamond crée le prototype européen qui suscite encore de nombreuses versions contemporaines. On distingue le Garamond, le Palatino, le Sabon, etc. Les réales sont les caractères du siècle des lumières. Ces polices s'expriment avec beaucoup d'élégance. Parmi elles, New Baskerville, Cochin et la célèbre Times. Les didones marquent une révolution. Ce sont les caractères de l'Empire, logiques et structurés, qui se répandent dans toute l'Europe. On trouve les polices Bodoni, Fenice et Walbaum. Les mécanes correspondent à la période du 19e siècle et s'adaptent aux modes d'impression rapides. Le titrage des articles de presse est leur domaine de prédilection : Boton, Clarendon, Memphis, Rockwell, etc. Les linéaires sont communément appelées lettres bâtons. Leur simplicité apparente cache une grande complexité dans leur équilibre graphique. Figurent dans cette famille les polices Avant-garde, Frutiger, Futura, Gill et Univers. Les incises s'inspirent des lettres gravées, dont les hampes verticales s'évasent à leurs extrémités. On y trouve notamment l'Optima. Les scriptes imitent l'écriture manuelle courante (ex. : le Kuenstler Script). Il existe enfin les manuaires, les fractures et les étrangers.Repères :
Le PostScript est un format de description informatique de pages mis au point par Adobe dans les années 80. Il fut le premier à offrir la possibilité d'un affichage et d'une impression numérique de qualité dans tous les corps. Le langage PostScript traite chaque élément d'une page (lettre, signe, espace) comme une forme constituée de tracés. Chaque ligne d'un tracé est définie par une formule mathématique qui fixe ses extrémités et le chemin parcouru entre elles, appelée courbe de Bézier, du nom de son inventeur français en 1960. Un logiciel est nécessaire pour l'affichage à l'écran des fontes sur Macintosh ou sur Windows, ainsi que pour l'impression sur des imprimantes non PostScript.
PCA pour Localtis, avril 2003