Le choix du papier
Le papier est une composante technique et artistique de la chaîne graphique. Dans le cadre de la réalisation d'un imprimé, le choix du papier est déterminant. Il doit satisfaire à de nombreux critères : la direction artistique, les contraintes techniques d'impression, de façonnage et de routage, la nature du document, le nombre d'exemplaires souhaité.
Quelles contraintes techniques ?
Le papier se définit par son aspect, c'est-à-dire le traitement de sa surface, son grammage, son épaisseur, sa main, son bouffant et son épair. Il existe une très grande diversité de papiers destinés à des utilisations multiples. Les papetiers fabriquent chaque type de papier dans une variété de formats et d'épaisseurs. Chaque gamme de papier est composée de différents grammages, qui correspondent aux poids de référence d'une feuille au mètre carré, de 35 g à 350 g. Un papier a de la main lorsqu'il présente une certaine rigidité dans son grammage. Il sera choisi pour réaliser des couvertures de brochures, des chemises de presse ou des fiches techniques. Il est dit bouffant lorsque son grain distancie les pages d'un livre les unes des autres et rend l'ouvrage volumineux. Son épair se dévoile en plaçant la feuille devant une source lumineuse : nuageux, vergé, filigrané...On parle de papier jusqu'à un grammage de 200 g. Au-delà, il convient d'employer le mot de carte. Le recto concerne le côté de la feuille imprimé en premier. Dans un livre, le recto (R°) est la page de droite et le verso (V°) imprimé en second, en page de gauche. On distingue très schématiquement trois grandes catégories de papiers : les offsets, les couchés et les papiers de création.
Les différents types de papier
Le papier offset est un papier brut ou légèrement apprêté, qui a subi un traitement pour supporter l'humidification lors de son passage en machine. C'est un papier blanc ou de couleur, de 45 g à 300 g. Assez économique dans sa version de base, il est destiné aux ouvrages scolaires, aux dictionnaires, aux albums de BD, aux brochures... Parmi les papiers offsets, figurent aussi le vélin, le bristol, le bouffant et le papier journal.Le papier couché classique est un papier sur lequel a été déposée une couche aqueuse de charges minérales, le plus souvent blanche, permettant d'améliorer son aspect et son imperméabilité. Il peut être mat, demi-mat ou brillant, de 80 à 200 g. C'est le papier de l'édition d'art, des encyclopédies, des brochures institutionnelles. En évitant toute déperdition de couleurs, il valorise les illustrations. Il est utilisé dans tous les procédés d'impression. Dans cette famille, on trouve le papier couché moderne, léger, machine, la carte couchée ou encore la carte surglacée adaptée aux couvertures et aux chemises.
Le papier de création offre des textures et des couleurs innovantes. Par ses matières, il participe pleinement à la stratégie créative et à l'expression visuelle d'un support. Les papiers de création absorbent l'encre et produisent un rendu mat de la couleur, comparativement au rendu plus vif des papiers couchés. Certains se présentent sous de nombreux aspects : rainés, côtelés, martelés, piquetés et offrent des surfaces surglacées, lissées ou striées, rainurées ou grattées, etc. Ces papiers très spécifiques ne sont pas commercialisés dans une gamme étendue de grammage.
Enfin, il existe aussi des papiers recyclés, à base de coton, sans traitements, qui sont aujourd'hui très à la mode.
Repères :
La
commande de papier doit être établie par des techniciens qui évaluent
les besoins en fonction du tirage, des formats, des impositions, de la
passe en impression (quantité de papier supplémentaire pour faire face
aux incidents d'impression) et de la gâche au façonnage (même chose
pour les incidents au façonnage). Le travail du chef de fabrication est
de s'assurer de la quantité, du format et de la disponibilité du papier
choisi, dans un budget établi. Le papier est généralement vendu au
poids selon des tarifs dégressifs, basés sur l'importance de la
commande et les relations commerciales établies avec le vendeur. Selon
les cas de figure, c'est l'annonceur, l'agence, l'éditeur ou
l'imprimeur qui achète le papier vendu par le fabricant ou son
distributeur. Les papiers, en feuilles et en bobines, se négocient sur
stock ou en fabrication. Pour les tirages importants, le papier est
généralement fabriqué à la commande. Il convient donc de donner les
indications de tirage suffisamment tôt.
Enfin, le marché du papier est régulé à l'échelle mondiale. Les
cours sont sujets à des fluctuations, auxquelles les grands
producteurs internationaux ne sont pas toujours étrangers.
PCA pour Localtis, avril 2003